lundi 30 mars 2009

Sydney la blonde, Sydney la bronzee

Une semaine a Sydney. Une semaine en solo. Une semaine satisfaisante.
Quand le groupe de francais avec lequel j'avais voyage pendant deux semaines m'a depose a mon auberge et m'a dit au revoir, je me suis laissee emporter par une vague de nostalgie. Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi suis-je seule ? Ce serait tellement mieux si quelqu'un faisait ce voyage avec moi... Beaucoup d'interrogations et de doutes que la fatigue accumulee au cours des derniers jours n'aidait pas a combattre ! Et puis je me suis reprise en main ! Quand meme ! J'etais a Sydney,et ce n'etait pas rien ! Beaucoup de choses m'attendait: l'opera, le jardin botanique, les plages, le centre-ville, il fallait que je sois a la hauteur ! J'ai donc repris mon courage a deux mains en me disant que non, meme seule ce voyage etait extraordinaire et je me suis plongee dans l'univers magique de Sydney.
C'est une ville extraordinnaire ou se cotoient a la fois les hommes d'affaires, les surfers, les immigres asiatiques et les fashions victims. Mon auberge n'est pas dans le centre ville mais un peu en peripherie, a 5 minutes a pied de Bondi Beach, une des plages les plus celebres d'Australie. Et pour cause... les vagues y sont geantes, le sable immacule, les bars branches et les australiens... canonissimes ! Et oui, le mythe est absolument veridique, les australiens sont beaux, les australiens sont bronzes, les australiens ont les cheveux blonds et boucles par le sel de la mer, les australiens sont muscles, ils sont tatoues, ils ont des lunettes de soleil et un maillot de bain Rip Curl, ils ont une planche de surf greffe sous le bras et un leash a la cheville et ils glissent sur des vagues dans lesquelles je n'ose meme pas faire plouf ! Ils sont a tomber a la renverse... le probleme, c'est que les australiennes le sont aussi ! Et qu'a cote... dans mon petit maillot de bain rose, ma peau blanche et mes kilos en trop... je n'ai l'air de rien et il est evident que pas un seul australien de Bondi Beach ne fera attention a moi ! L'australienne est elle aussi bronzee, la peau matte, parfaite (le matin, elle ne se pose pas la question "comment je fais pour m'epiler aujourd'hui dans les douches partagees de l'auberge ?"), pas un gramme de cellulite, elles courent sur la plage et fond des longueurs dans la piscine a debordement qui donne directement sur la mer, elles boivent des jus de fruit frais et portent des mini-shorts, elles sont elles aussi tatouees, elles sont elles aussi blondes, elles ont les yeux bleues et elles, elles n'ont pas peur de se jeter dans les vagues de 3 metres infestees de requins !
Moi quand je fais du surf, j'ai une planche tellement grande qu'elle ressemble a un canoe. Elle est en mousse et mon wetsuit a des trous dans les fesses tellement il est use (moi contrairement au australienne, je ne peux pas surfer en maillot de bain, je le perds a chaque fois que je me vautre allegrement dans l'eau, c'est a dire 9 vagues sur 10). Quand je fais du surf, je me retourne un ongle du doigt de pied et me fais piquer par une meduse. Je me releve en rigolant a chaque fois que j'ai bu la tasse et mes cheveux ressemblent plus a une serpillere qu'autre chose des que je mets la tete hors de l'eau ! Le chemin sera long pour moi avant de devenir une vraie australienne, mais je ne desespere pas !
Heureusement pour moi, Sydney ne se limite pas au surf et en ville je retrouve un terrain beaucoup plus familier ! J'apprecie les petites maisons a balcon des quartiers residentielles, les grands parcs dans lesquels on est invite a faire des calins aux arbres et a parler aux oiseaux. Nous sommes en ville mais pourtant la faune locale est impressionante, on peut admirer dans les jardins botaniques des chauves souris geantes, qui, des qu'elles volent nous donnent l'impression que Batman arrive a notre rescousse ! Elles poussent des cris ignoblent et foutent les jetons ! "Si celles la aussi aiment s'agripper aux cheveux pour ne plus jamais les lacher, je suis foutue !". Il y aussi des anguilles, des perroquets, des oiseaux avec des becs bizarres et longs. Bref, pas le genre de creatures que l'on frequente regulierement sur les quais de Seine.
J'apprecie aussi de pouvoir aller au musee gratuitement (que Paris en prennent de la graine tiens !). J'y ai decouvert une artiste japonaise tres rigolote (oui, oui, rigolote) Yayoi Kusama dont les amenagement de salles sont fascinants (voir les Infinity Mirror Rooms).
J'ai ete un peu decu par l'Opera, meme s'il est legendaire, il est un peu petit ! J'ai vite abondonne l'idee d'aller boire un verre de vin sur le port (trop cher pour mon budget de backpacker) et encore plus celle d'aller me faire un bon resto !
J'ai fait le tour de la ville, essaye d'aller dans tous les recoins (je suis meme tombee par hasard sur la filiale australienne de Naked "home sweet home", dans le quartier de Surry Hill, j'y suis montee, mais nous etions samedi donc il n'y avait personne...), j'ai marche des heures, pris le ferry jusqu'a Manly, joue au beach volley, assiste a des presque-noyades et aux beaux surfers australiens qui allaient les sauver. J'ai bien rigole aux alerte de micro qui invitent les mauvais nageurs ("oui oui, vous la bas") a sortir de l'eau, parce que vraiment, ils sont pas assez bons pour nager dans des eaux aussi dangereuses.
Bref, je me suis immergee dans un univers qui n'est pas le notre. Celui du soleil, du sable, des grattes ciels et des parcs, des voitures et des bateaux... Sydney est une ville fantastique mais, petit bemol, je n'ai pas encore trouve le quartier un peu alternatif, rebel, le quartier des artistes... Est-ce que Sydney ne serait pas Disenyland ? Si, un peu.

dimanche 8 mars 2009

Deux semaines en Tasmanie

La Tasmanie !
Avant d'arriver en Australie, je pense n'avoir songe a cette ile tout au plus une ou deux fois dans ma vie, et encore, c'etait tres certainement quand je regardais Taz de Ca Cartoon le dimanche soir sur Canal + ! Une ile inconnue donc, et vers laquelle je me suis aventuree sans aucune aprehension, aucune.

Nous avons pris samedi soir avec Louis (ami d'une amie) le Spirit of Tasmania qui relie Melbourne a Devenport en 10h, en traversant le detroit de Bass. Une traversee de nuit sur un ferry gigantesque de 9 etages ou l'on retrouve tous les grands classiques de ferry: machines a sous, cafeteria pourrie ou resto un peu chic, musique live, boite et tout un tas de trucs qui ne m'interessait puisque je n'avais qu'une envie, dormir ! Je rentrais d'une semaine chez Sam qui m'avait pour le moins chargee en emotion et j'avais besoin de repos. Gros dodo donc sur les sieges inclinables du bateau.

Le dimanche matin nous arribons dans un port embrume, au loin se detache un grand M jaune. C'est bon ! Nous ne sommes pas perdus, Mc Do est en Tasmanie, me voila rassuree !
De Devenport, nous prenons un bus qui nous amene a Launceston ou nous devons recuperer notre voiture de location. Launceston est une ville bien triste, pas un chat dans les rues, pas ame qui vive... Nous sommes dimanche, d'accord, mais bon... On en profite donc pour se poser et reflechir a ce que nous allons faire en regardant la carte de l'ile. C'est decide, nous ferons la tournee des parcs nationaux. Il nous faut donc une tente. On fait le tour de 3 / 4 magasins et vraiment, entre la tente a 800$ et celle a 39... on hesite. On finit par craquer ! On se prend celle a 39 mais avec un rechaud et une torche, on s'achete meme des assiettes et des bols ! Ces vacances seront luxe ! Fraichement equipes, nous allons donc finalement retirer notre Ferrarie locale, une magnifique Holden, modele Barina. Grise, presque neuve, volant a droite, passager a gauche et auto-radio, la grande classe ! Petit tour du proprietaire et c'est parti !
Le Lonely planet parlait d'un camping idylique dans le nord est, "un peu perdu mais si charmant", on y fonce ! L'autoroute se transforme tres rapidement en route de montagne qui a son tour devient chemin de campagne pour finalement devenir piste de 4x4 en gravier parsemee de nids d'autruche. On y croise des panneaux de signalisation qui nous font bien marrer comme "attention enfants" alors que nous sommes en pleine foret et n'avons croise personne depuis 50 kms ! Comme le certifiait le Lonely, Deep Creek etait effectivement idylique. Nous sommes accueillis par une tribu de lapins a queues en pompons blancs qui gambade sur de la pelouse verte, une famille de wallabies et une armee d'opossums. Le calme complet regne, seul le bruit des vagues qui se fracassent sur la plage nous rappelle que nous sommes en plus, au bord de la plage. Nous y courrons et waouh ! Une eau bleue turquoise qui vient lecher un sable blanc eclatant. "Demain avec du soleil, ce sera paradisiaque."
"Demain", il n'y a pas eu de soleil mais nous en profiterons tout de meme pleinement. Nous nous baignons, enfin moi toujours la ou j'ai pied. Ils sont penibles ces requins qui rodent, "surtout en Tasmanie !" On se prelasse, se detend et on finit par se dire que vu le temps qu'on a mis pour faire 40 kms, une semaine ne sera jamais assez, on prolongera donc d'une semaine. Du coup, depart pour la "ville" afin de regler les problemes administratifs: prolonger la location de voiture, changer la date de retour en bateau, et puis retour dans la nature.
La premiere semaine, nous enfilerons comme cela le parc du Mont William, la Bay of Fires, la Binalong Bay, le Freycinet,la peninsule de Tasman, Hobart et bruny Island. Les paysages sont a couper le souffle. Les randonnees que nous faisons sont spectaculaires et valent le sacrifice, meme celui de notre confort. Nous dormons tous les soirs dans des campings sauvages: toilettes seches mais pas de douches. Pour le reste, a nous de nous debrouiller. Trouver du bois pour nous chauffer aupres d'un bon feu de bois le soire et faire cuire nos saucisses. Laver notre vaisselle dans l'eau de met et nous meme quand nous en avons le courage ! Et ce courage d'ailleurs, je l'ai assez peu ! L'eau ne doit pas depasser les 15 degres, il y a systematiquement du vent, peu de soleil, souvent des nuages et je suis un peu frileuse ! Mes cheveux epais, avec l'air humide ne sechent pas ! J'ai passe une nuit blanche a grelotter dans mon sac de couchage par une nuit a 5 degre, les cheveux mouilles... Alors a ce prix, je preferre encore me passer de la douche ! resultat, un record battu de 5 jours sans douche ! Si si, on survit !
Nous nous sommes tout de meme offert une nuit en auberge pour dormir correctement et se decrasser. Une douche, qu'est-ce que c'est bon ! Et un lit moelleux... Car nous dormons egalement a meme le sol. Enfin moi je triche un peu, j'ai fini par acheter un tapis de sol, j'en pouvais plus de grelotter, il me fallait quelque chose pour me couper du froid qui remonter du sol. Ca reste tout de meme assez incofortable et froid mais on s'y fait. (D'ailleurs, un grand merci a Julien pour son oreiller gonflable qui ma servi toutes les nuits !) Je me suis aussi confectionnee un nouveau pyjama; deux tee-shirts a manches longues, un sweat et une polaire, un pantalon, des chaussettes et une echarpe autour de la tete. Leger, saillant et confortable, la tenue parfaite pour seduite la faune locale. (Olivier, veux-tu une photo pour yKone ??) De toutes facons je m'en fou, on est tout seul, a 2 australiens et 3 kangourous pres !


Toutes nos journees commencent, comme chez Sam, par un grand bol de muesli, amandes, etc. J'ai convaincu Louis de s'y mettre. Ensuite, rando. On n'est pas des hikers professionnels, on pernd notre temps et on s'arrete regulierement pour observer les animaux. Comme ca, on a reussit a voir des dauphins. On est reste poste pas loin de deux heures, immobiles a scruter l'ocean du haut d'un rocher avec des jumelles et bingo ! Des dauphins et des phoques qui jouaient au loim. Malheureusement, un peu trop pour la photo.
On fait aussi un peu de route tous les jours, on avance tout doucement. On traverse des hameaux desolants (dont un a 5 habitants comme le precisait le Lonely Planet !). Les vaches nous regardent passer, le regard vitreux et endormi... Que d'action en Tasmanie !
Sur la route, nous aurons egalement été témoin de la déforestation et vu des pqns entiers de forêt ravagés. La polémique fait rage à ce sujet en Tasmanie, faut-il continuer ? Leur fôret ceci dit n'est pas très jolie. Elle est soyuvent détruite naturellement par les intempéries: le vent, le feu... Bon nombre d'arbre sont brûlés, coupés, tombés...

Cet article est difficile à écrire, je ne suis pas très inspirée et ne sait pas comment vous raconter les choses. Contrairement à celui sur Sam, je ne peux pas autant partager mes émotions. Peut-être y'en a-t-il moins ? Pour être très honnête, en réalité le dépaysemment n'a pas été tel. J'y ai beaucoup retrouvé de l'ambiance des campings québécois (big up au camping crew !) : sauvages, perdus, au milieu de nul part. Mais j'y ai aussi vu de la bretagne et des alpes... C'est très certainement car nous n'avons pas été gâtés par la météo. Car dès que le soleil pointait le bout de son nez, l'eau devenait bleu turquoise et tout prenait une autre dimension. Malheureusement il s'est montré capricieux ! Je tiens à préciser que nous avons même eu un soir de petite neige... Quand je dis que j'ai eu froid !! ...Les animaux non plus n'ont pas tous étaient cools ! Les diables de Tasmanie et les pingouins n'ont pas daignés sortir pour nous. Et pourtant, on les a attendus.J'ai donc un ressenti un peu ambiguë par rapport à la Tasmanie. Cette sensation d'avoir fait quelque chose d'exceptionnel (c'est quand même la Tasmanie !!) mais en même temps de ne pas être impresionnée. Bon bon, je vous rassure, je ne suis pas blasée et je suis ravie d'avoir passé ces deux semaines ! J'en garderai de très bons souvenirs.Mais, dernier bémol et après j'arrête de me plaindre, j'ai envie de partager tout ça avec vous... Qui vient me rejoindre ??? Alleeezz !! Il y a des moments où je dois l'avouer, même si je suis entourée, je me sens un peu seule.

Demain je pars avec un groupe de 6 français rencontrés sur la bateau. On va faire la Great Ocean Road. Soleil, plage et surf en perspective. La vraie vie qui commence ! D'ailleurs pour me préparer je me suis achetée mon premier sweat Quicksilver (Maman, tu avais raison, c'est bien une marque australienne) avec de la fourure ! Vieux relan de traumatisme frigorifique Tasmanien...
Allez, le prochain article c'est promis, je serai plus inspirée ! Hasta pronto amigos !