vendredi 1 mai 2009

Deux semaines a picker des mandarines

Ca y est ! C'est termine !! Nous avons enfin quitte Gayndah et nous avons enfin arrete de cueillir des mandarines !
Quelques jours apres avoir loue le van, il ne s'arretait toujours pas de pleuvoir. Nous nous sommes donc dit, au lieu de continuer notre voyage sous la pluie et de ne pas en profiter, trouvons du travail et nous repartirons avec de l'argent en poche, quand le ciel se sera degage. Hop, nous voila donc en route vers Gayndah, un petit village repute pour ses grandes plantations d'agrumes: mandarines, citrons, oranges.
Une fois notre petit van installe sur une air de repos gratuite (avec table de picnique, toilettes et douche froide) nous nous mettons a chercher du travail. Nous nous rendons donc dans plusieurs fermes et c'est finalement chez Russel que nous trouverons notre bonheur. Un domaine gigantesque de 72 hectares ou chaque annees sont recoltees 450 000 tonnes de mandarines !
Nous nous mettons au boulot des le lendemain matin, 06h00. Pour cela nous nous levons donc a 05h00, il fait nuit noir, il fair froid mais nous sommes motives, c'est notre premiere journee ! Nous prenons un bon petit dejeuner et nous sommes partis. En chemin, nous voyons le soleil se lever et la brume qui recouvre encore tout le paysage. Une fois arrives a la ferme, Russel nous montre notre tracteur, nos "bins" ( les caisse dans lesquels nous devrons mettre les mandarines) nous donne nos sacs de picking et nos "snips" , les secateurs avec lesquels nous travaillerons. En coupant, il faut bien faire attention de ne pas couper l'opercule qui relie la mandarine a la branche sinon la mandarine pourrie dans la journee. Il ne faut pas non plus laisser une tige trop grande sinon, une fois dans la bin, la tige de l'une va endomager la peau de l'autre... C'est technique ! :-)
Notre premiere journee est laborieuse, a trois nous ne remplissons que 2 bins. Nous sommes payes 85$ la bin. Mais nous n'avons pas encore les bons gestes, nous sommes maladroits et ne savons pas encore bien placer les echelles qui nous permettent de monter en haut des arbres. A la fin de la journee, a 16h00, nous sommes rompus. Nous avons travailles d'arrache pied au soleil toute la journee et nous avons des courbatures partout. Nos mains nous font mal a force de "cut cut" (couper avec les secateurs !!!) toute la journee, et nous avons des ampoules qui commencent a apparaitre !
Le soir, nous rentrons a l'air de repos, la Rest Area et nous nous prenons une bonne douche froide bien meritee !! Nous sommes couverts de poussiere. Il est 18h00 et la nuit est deja tombee. Nous nous preparons donc a manger en vitesse et nous couchons, il est 20h00 !!
Nous ferons cela pendant 15 jours plein ! Tous les matins debout a l'aube pour travailler le moins possible sous le soleil. Les jours passant nous avons ameliorer nos techhniques, nous arrivons a couper et prendre trois mandrines en meme temps. Nous remplissons plus nos sacs, nous placons bien notre echelle dans l'arbre de facon a attraper le plus de mandarines possible d'un coup sans avoir a la replacer tout le temps. Dans nos journees de grande motivation, nous reussissons a remplir 4 bins. Ce n'est pas enorme compare au pickers professionnels australiens qui a eux seuls reussissent a faire 5 bins alors que nous... nous sommes 3 ! Mais bon, eux font ca depuis 35 ans, on ne se refait pas !
Nous avons egalement eu la chance de picker des oranges. Les oranges sont grosses comme des pamplemousses (d'ailleurs les mandarines sont grosses comme des oranges) et du coup les bins se remplissent plus vite (nous en avons fait 10 !) mais elles ne sont payees que 49$ et les arbres sont tres grands et remplis de piques enormes qui nous dechiquettent les bras !
Heureusement, nous prenons tout cela a la cool et suite a la surmotivation des premiers jours nous prenons vite l'habitude d'une pause cafe / tartine de nutela a 10h00 (pour laquelle tous les autres pickers alentours n'auront pas tardes a venir nous rejoindre) et bonne pause le midi ! Apres ca, notre efficacite baisse, mais nous sommes quand meme en vacances alors tant pis !
On profite de ses pauses pour observer les araignees gigantesques qui tissent leur toile dans les arbres, les chenilles vertes fluo qui sentent bon la cerise, les mentes religieuses surdimensionnees, les grenouilles. On s'amuse bien !
Au bout de 15 jours nous aurons egalement pris nos marques a la rest area. Tous les pickers s'y retrouvent le soir. Il n'y a que des francais ou des quebecois. Nous nous entendons bien avec un couple de quebecois, Francis et Marie qui dont du picking depuis 10 ans et qui font ca partout a travers le monde: les pommes et les bleuets au Canada, les madarines et les cerises en Australie, etc. ainsi que deux "rockers" francais qui sont la, comme nous, en touriste en manque d'argent ! Le soir, au lieu de nous coucher directement on boit donc l'apero, on mange des chips, on boit du Goun (le vin vendu en cubi de 5 litres) et on raconte nos exploits de la journees. "Et toi ? Combien de bin aujourd"hui ? T'as fais les citrons ? Oh non, pas les citrons, c'est trop dur ! Etc." Malgre cela on ne se couche quand meme pas tard, maximum 21h00, nous tombons comme des mouches et de toutes facons, il fait nuit noire !
Au bout de deux semaines, je suis ravie de partir, je n'en peux plus, j'ai les bras bousilles par les egratignures, les mains caleuses et les ongles tellement sales que je n'arrive pas a les ravoir ! L'odeur de la mandarine qui au debut me plaisait tant le matin me leve maintenant le coeur ! Et j'ai du mal a avaler un petit quartier de ce fruit !!
Mais bon, je repars avec un bon cheque en poche et c'etait l'objectif, maintenant, a mois les cours de plongee sur la Grande Barriere de Corail !

lundi 30 mars 2009

Sydney la blonde, Sydney la bronzee

Une semaine a Sydney. Une semaine en solo. Une semaine satisfaisante.
Quand le groupe de francais avec lequel j'avais voyage pendant deux semaines m'a depose a mon auberge et m'a dit au revoir, je me suis laissee emporter par une vague de nostalgie. Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi suis-je seule ? Ce serait tellement mieux si quelqu'un faisait ce voyage avec moi... Beaucoup d'interrogations et de doutes que la fatigue accumulee au cours des derniers jours n'aidait pas a combattre ! Et puis je me suis reprise en main ! Quand meme ! J'etais a Sydney,et ce n'etait pas rien ! Beaucoup de choses m'attendait: l'opera, le jardin botanique, les plages, le centre-ville, il fallait que je sois a la hauteur ! J'ai donc repris mon courage a deux mains en me disant que non, meme seule ce voyage etait extraordinaire et je me suis plongee dans l'univers magique de Sydney.
C'est une ville extraordinnaire ou se cotoient a la fois les hommes d'affaires, les surfers, les immigres asiatiques et les fashions victims. Mon auberge n'est pas dans le centre ville mais un peu en peripherie, a 5 minutes a pied de Bondi Beach, une des plages les plus celebres d'Australie. Et pour cause... les vagues y sont geantes, le sable immacule, les bars branches et les australiens... canonissimes ! Et oui, le mythe est absolument veridique, les australiens sont beaux, les australiens sont bronzes, les australiens ont les cheveux blonds et boucles par le sel de la mer, les australiens sont muscles, ils sont tatoues, ils ont des lunettes de soleil et un maillot de bain Rip Curl, ils ont une planche de surf greffe sous le bras et un leash a la cheville et ils glissent sur des vagues dans lesquelles je n'ose meme pas faire plouf ! Ils sont a tomber a la renverse... le probleme, c'est que les australiennes le sont aussi ! Et qu'a cote... dans mon petit maillot de bain rose, ma peau blanche et mes kilos en trop... je n'ai l'air de rien et il est evident que pas un seul australien de Bondi Beach ne fera attention a moi ! L'australienne est elle aussi bronzee, la peau matte, parfaite (le matin, elle ne se pose pas la question "comment je fais pour m'epiler aujourd'hui dans les douches partagees de l'auberge ?"), pas un gramme de cellulite, elles courent sur la plage et fond des longueurs dans la piscine a debordement qui donne directement sur la mer, elles boivent des jus de fruit frais et portent des mini-shorts, elles sont elles aussi tatouees, elles sont elles aussi blondes, elles ont les yeux bleues et elles, elles n'ont pas peur de se jeter dans les vagues de 3 metres infestees de requins !
Moi quand je fais du surf, j'ai une planche tellement grande qu'elle ressemble a un canoe. Elle est en mousse et mon wetsuit a des trous dans les fesses tellement il est use (moi contrairement au australienne, je ne peux pas surfer en maillot de bain, je le perds a chaque fois que je me vautre allegrement dans l'eau, c'est a dire 9 vagues sur 10). Quand je fais du surf, je me retourne un ongle du doigt de pied et me fais piquer par une meduse. Je me releve en rigolant a chaque fois que j'ai bu la tasse et mes cheveux ressemblent plus a une serpillere qu'autre chose des que je mets la tete hors de l'eau ! Le chemin sera long pour moi avant de devenir une vraie australienne, mais je ne desespere pas !
Heureusement pour moi, Sydney ne se limite pas au surf et en ville je retrouve un terrain beaucoup plus familier ! J'apprecie les petites maisons a balcon des quartiers residentielles, les grands parcs dans lesquels on est invite a faire des calins aux arbres et a parler aux oiseaux. Nous sommes en ville mais pourtant la faune locale est impressionante, on peut admirer dans les jardins botaniques des chauves souris geantes, qui, des qu'elles volent nous donnent l'impression que Batman arrive a notre rescousse ! Elles poussent des cris ignoblent et foutent les jetons ! "Si celles la aussi aiment s'agripper aux cheveux pour ne plus jamais les lacher, je suis foutue !". Il y aussi des anguilles, des perroquets, des oiseaux avec des becs bizarres et longs. Bref, pas le genre de creatures que l'on frequente regulierement sur les quais de Seine.
J'apprecie aussi de pouvoir aller au musee gratuitement (que Paris en prennent de la graine tiens !). J'y ai decouvert une artiste japonaise tres rigolote (oui, oui, rigolote) Yayoi Kusama dont les amenagement de salles sont fascinants (voir les Infinity Mirror Rooms).
J'ai ete un peu decu par l'Opera, meme s'il est legendaire, il est un peu petit ! J'ai vite abondonne l'idee d'aller boire un verre de vin sur le port (trop cher pour mon budget de backpacker) et encore plus celle d'aller me faire un bon resto !
J'ai fait le tour de la ville, essaye d'aller dans tous les recoins (je suis meme tombee par hasard sur la filiale australienne de Naked "home sweet home", dans le quartier de Surry Hill, j'y suis montee, mais nous etions samedi donc il n'y avait personne...), j'ai marche des heures, pris le ferry jusqu'a Manly, joue au beach volley, assiste a des presque-noyades et aux beaux surfers australiens qui allaient les sauver. J'ai bien rigole aux alerte de micro qui invitent les mauvais nageurs ("oui oui, vous la bas") a sortir de l'eau, parce que vraiment, ils sont pas assez bons pour nager dans des eaux aussi dangereuses.
Bref, je me suis immergee dans un univers qui n'est pas le notre. Celui du soleil, du sable, des grattes ciels et des parcs, des voitures et des bateaux... Sydney est une ville fantastique mais, petit bemol, je n'ai pas encore trouve le quartier un peu alternatif, rebel, le quartier des artistes... Est-ce que Sydney ne serait pas Disenyland ? Si, un peu.

dimanche 8 mars 2009

Deux semaines en Tasmanie

La Tasmanie !
Avant d'arriver en Australie, je pense n'avoir songe a cette ile tout au plus une ou deux fois dans ma vie, et encore, c'etait tres certainement quand je regardais Taz de Ca Cartoon le dimanche soir sur Canal + ! Une ile inconnue donc, et vers laquelle je me suis aventuree sans aucune aprehension, aucune.

Nous avons pris samedi soir avec Louis (ami d'une amie) le Spirit of Tasmania qui relie Melbourne a Devenport en 10h, en traversant le detroit de Bass. Une traversee de nuit sur un ferry gigantesque de 9 etages ou l'on retrouve tous les grands classiques de ferry: machines a sous, cafeteria pourrie ou resto un peu chic, musique live, boite et tout un tas de trucs qui ne m'interessait puisque je n'avais qu'une envie, dormir ! Je rentrais d'une semaine chez Sam qui m'avait pour le moins chargee en emotion et j'avais besoin de repos. Gros dodo donc sur les sieges inclinables du bateau.

Le dimanche matin nous arribons dans un port embrume, au loin se detache un grand M jaune. C'est bon ! Nous ne sommes pas perdus, Mc Do est en Tasmanie, me voila rassuree !
De Devenport, nous prenons un bus qui nous amene a Launceston ou nous devons recuperer notre voiture de location. Launceston est une ville bien triste, pas un chat dans les rues, pas ame qui vive... Nous sommes dimanche, d'accord, mais bon... On en profite donc pour se poser et reflechir a ce que nous allons faire en regardant la carte de l'ile. C'est decide, nous ferons la tournee des parcs nationaux. Il nous faut donc une tente. On fait le tour de 3 / 4 magasins et vraiment, entre la tente a 800$ et celle a 39... on hesite. On finit par craquer ! On se prend celle a 39 mais avec un rechaud et une torche, on s'achete meme des assiettes et des bols ! Ces vacances seront luxe ! Fraichement equipes, nous allons donc finalement retirer notre Ferrarie locale, une magnifique Holden, modele Barina. Grise, presque neuve, volant a droite, passager a gauche et auto-radio, la grande classe ! Petit tour du proprietaire et c'est parti !
Le Lonely planet parlait d'un camping idylique dans le nord est, "un peu perdu mais si charmant", on y fonce ! L'autoroute se transforme tres rapidement en route de montagne qui a son tour devient chemin de campagne pour finalement devenir piste de 4x4 en gravier parsemee de nids d'autruche. On y croise des panneaux de signalisation qui nous font bien marrer comme "attention enfants" alors que nous sommes en pleine foret et n'avons croise personne depuis 50 kms ! Comme le certifiait le Lonely, Deep Creek etait effectivement idylique. Nous sommes accueillis par une tribu de lapins a queues en pompons blancs qui gambade sur de la pelouse verte, une famille de wallabies et une armee d'opossums. Le calme complet regne, seul le bruit des vagues qui se fracassent sur la plage nous rappelle que nous sommes en plus, au bord de la plage. Nous y courrons et waouh ! Une eau bleue turquoise qui vient lecher un sable blanc eclatant. "Demain avec du soleil, ce sera paradisiaque."
"Demain", il n'y a pas eu de soleil mais nous en profiterons tout de meme pleinement. Nous nous baignons, enfin moi toujours la ou j'ai pied. Ils sont penibles ces requins qui rodent, "surtout en Tasmanie !" On se prelasse, se detend et on finit par se dire que vu le temps qu'on a mis pour faire 40 kms, une semaine ne sera jamais assez, on prolongera donc d'une semaine. Du coup, depart pour la "ville" afin de regler les problemes administratifs: prolonger la location de voiture, changer la date de retour en bateau, et puis retour dans la nature.
La premiere semaine, nous enfilerons comme cela le parc du Mont William, la Bay of Fires, la Binalong Bay, le Freycinet,la peninsule de Tasman, Hobart et bruny Island. Les paysages sont a couper le souffle. Les randonnees que nous faisons sont spectaculaires et valent le sacrifice, meme celui de notre confort. Nous dormons tous les soirs dans des campings sauvages: toilettes seches mais pas de douches. Pour le reste, a nous de nous debrouiller. Trouver du bois pour nous chauffer aupres d'un bon feu de bois le soire et faire cuire nos saucisses. Laver notre vaisselle dans l'eau de met et nous meme quand nous en avons le courage ! Et ce courage d'ailleurs, je l'ai assez peu ! L'eau ne doit pas depasser les 15 degres, il y a systematiquement du vent, peu de soleil, souvent des nuages et je suis un peu frileuse ! Mes cheveux epais, avec l'air humide ne sechent pas ! J'ai passe une nuit blanche a grelotter dans mon sac de couchage par une nuit a 5 degre, les cheveux mouilles... Alors a ce prix, je preferre encore me passer de la douche ! resultat, un record battu de 5 jours sans douche ! Si si, on survit !
Nous nous sommes tout de meme offert une nuit en auberge pour dormir correctement et se decrasser. Une douche, qu'est-ce que c'est bon ! Et un lit moelleux... Car nous dormons egalement a meme le sol. Enfin moi je triche un peu, j'ai fini par acheter un tapis de sol, j'en pouvais plus de grelotter, il me fallait quelque chose pour me couper du froid qui remonter du sol. Ca reste tout de meme assez incofortable et froid mais on s'y fait. (D'ailleurs, un grand merci a Julien pour son oreiller gonflable qui ma servi toutes les nuits !) Je me suis aussi confectionnee un nouveau pyjama; deux tee-shirts a manches longues, un sweat et une polaire, un pantalon, des chaussettes et une echarpe autour de la tete. Leger, saillant et confortable, la tenue parfaite pour seduite la faune locale. (Olivier, veux-tu une photo pour yKone ??) De toutes facons je m'en fou, on est tout seul, a 2 australiens et 3 kangourous pres !


Toutes nos journees commencent, comme chez Sam, par un grand bol de muesli, amandes, etc. J'ai convaincu Louis de s'y mettre. Ensuite, rando. On n'est pas des hikers professionnels, on pernd notre temps et on s'arrete regulierement pour observer les animaux. Comme ca, on a reussit a voir des dauphins. On est reste poste pas loin de deux heures, immobiles a scruter l'ocean du haut d'un rocher avec des jumelles et bingo ! Des dauphins et des phoques qui jouaient au loim. Malheureusement, un peu trop pour la photo.
On fait aussi un peu de route tous les jours, on avance tout doucement. On traverse des hameaux desolants (dont un a 5 habitants comme le precisait le Lonely Planet !). Les vaches nous regardent passer, le regard vitreux et endormi... Que d'action en Tasmanie !
Sur la route, nous aurons egalement été témoin de la déforestation et vu des pqns entiers de forêt ravagés. La polémique fait rage à ce sujet en Tasmanie, faut-il continuer ? Leur fôret ceci dit n'est pas très jolie. Elle est soyuvent détruite naturellement par les intempéries: le vent, le feu... Bon nombre d'arbre sont brûlés, coupés, tombés...

Cet article est difficile à écrire, je ne suis pas très inspirée et ne sait pas comment vous raconter les choses. Contrairement à celui sur Sam, je ne peux pas autant partager mes émotions. Peut-être y'en a-t-il moins ? Pour être très honnête, en réalité le dépaysemment n'a pas été tel. J'y ai beaucoup retrouvé de l'ambiance des campings québécois (big up au camping crew !) : sauvages, perdus, au milieu de nul part. Mais j'y ai aussi vu de la bretagne et des alpes... C'est très certainement car nous n'avons pas été gâtés par la météo. Car dès que le soleil pointait le bout de son nez, l'eau devenait bleu turquoise et tout prenait une autre dimension. Malheureusement il s'est montré capricieux ! Je tiens à préciser que nous avons même eu un soir de petite neige... Quand je dis que j'ai eu froid !! ...Les animaux non plus n'ont pas tous étaient cools ! Les diables de Tasmanie et les pingouins n'ont pas daignés sortir pour nous. Et pourtant, on les a attendus.J'ai donc un ressenti un peu ambiguë par rapport à la Tasmanie. Cette sensation d'avoir fait quelque chose d'exceptionnel (c'est quand même la Tasmanie !!) mais en même temps de ne pas être impresionnée. Bon bon, je vous rassure, je ne suis pas blasée et je suis ravie d'avoir passé ces deux semaines ! J'en garderai de très bons souvenirs.Mais, dernier bémol et après j'arrête de me plaindre, j'ai envie de partager tout ça avec vous... Qui vient me rejoindre ??? Alleeezz !! Il y a des moments où je dois l'avouer, même si je suis entourée, je me sens un peu seule.

Demain je pars avec un groupe de 6 français rencontrés sur la bateau. On va faire la Great Ocean Road. Soleil, plage et surf en perspective. La vraie vie qui commence ! D'ailleurs pour me préparer je me suis achetée mon premier sweat Quicksilver (Maman, tu avais raison, c'est bien une marque australienne) avec de la fourure ! Vieux relan de traumatisme frigorifique Tasmanien...
Allez, le prochain article c'est promis, je serai plus inspirée ! Hasta pronto amigos !

jeudi 19 février 2009

A week at Eagles Crossing





Lorsqu'a 09h49, je descendais du bus a Daylesford, je ne savais pas encore ce qui m'attendait. Deux jours plus tot, j'avais parle avec Sam qui, de sa voie posee et rassurante, mavait convaincue de venir chez lui, a Eagles Crossing. Je n'avais lu que brievement son profil dans le Wwoof book mais acceptait tout de meme rapidement.. Je n'avais nul part d'autre ou aller, je ne voulais pas rester a Melbourne et la vingtaine de wwoofers que j'avais d'ores et deja appelle avaient tous repondu par la negative. Le rendez-vous etait donc fixe, lundi matin, 09h49 a la gare routire de Daylesfor. "Tu me reconnaitras" m'avait dit Sam, "je suis age et porte une longue barbe blanche".
En descendant du bus, je ne manquais effectivement pas Sam qui m'attendait dans sa vieille Ford rouge des annees 70. Il m'accueillit avec un large sourire: "Avant de rentrer, nous devons d'abord nous arreter a la source et faire des provisions d'eau pour la semaine !" Le ton etait donne, il n'y avait donc pas d'eau courante a Eagles Crossing.
Nous voila donc a remplir de gros jeriquanes, qu'il preferre remonter lui meme a la voiture, pour que je ne me fasse pas mal au dos. Pendant qu'il remonte la pente, je l'observe, je vais passer la semaine avec lui. Il porte une large chemise en jean sur un pantalon en toile sali par la terre, de grosses boots Caterpilar et surtout un grand chapeau de paille. Ses yeux sont d'un bleu tres clair mais sa peau est abimee; son visage esr tachete et sur une joue, une croute suinte. Il a cette meme croute sur la levre et une autre sur la main gauche. J'apprendrai plus tard que Sam souffre d'un cancer de la peau qu'il soigne avec un onguent fabrique par ses soins a base d'huile d'olive et de petales de calendula.
En route vers Eagles Crossing, les paysages defilent: des arbres majestueux, des champs grilles par le soleil, des vaches noires, assommees par la chaleur. On pourrait trouver le spectacle desolant mais le tout est magnifique, le soleil est la, maitre tout puissant.
Nous quittons finalement les routes goudronnees pour suivre les chemins de terre. Il n'y a plus ame qui vive, rien aux alentours... Nous sommes arrives.
Je regarde avec effroi autour de moi. Je ne connais pas Sam, je ne connais pas la region, j'espere au plus profond de moi que mon telephone a du reseau... Pas de chance, non. Je suis au beau milieu de nul part, seule avec Sam.

Sam ne peut pas etre mechant, il a 63 ans, une grande barbe blanche, les yeux bleus et recoit des wwoofers. S'il y avait eu un quelconque probleme auparavant, il ne serait plus dans le guide. Je me resaisi pendant que Sam me fait faire le tour du proprietaire. "Tu as de la chance, finalement les deux italiennes ne viendront pas, tu pourras donc choisir ta chambre." De la chance ? Cela veut surtout dire que je serai bel et bien seule avec Sam ! Mais voyons donc ces chambres.

J'ai le choix entre une caravane en plein soleil ou bien une mezzanine dans une petite piece amenagee au fond d'un hangar. Va pour la mezzanine, au moins il y fait frais. "Ici, il y a donc les toilettes seches, et la, la douche. Tu peux la prendre froide si tu prends leau de pluie ou bien on peut te la faire chauffer et on la mettra dans ce sac en plastique noire." D'accord... Meme pas peur ! J'ai deja vecu ca au Canada, tout pareil sauf que c'etait dans la foret !

Nous descendons ensuite la route pour arriver a sa maison a lui. Une sorte de retraire pour hermite, cachee au milieu des arbres. Pas d'eau, pas d'electricite, pas d'internet evidemmet, pas ou tres peu de reseau... la semaine s'annoncait longue. "Mais pourquoi est-ce que je suis ici deja ?" Je ne sais plus bien...

Au fil des journees, jai tout de meme compris la raison de ma visite. Certes, je ne beneficiais d'aucun confort mais tout ce que j'aurais vu et appris pendant cette semaine valait ce sacrifice.
Nos journees commencaient par le petit dejeuner. Infusion de sauge, menthe, millefeuille, romarin et autres petales de fleurs... (Pour les non inities, je deteste le the et le matin je ne bois que du lait au chocolat !) accompagnee de muesli, amande, abricots et raisins secs, graines de tournesols ... (dhabitude je mange des crepes au nutela). Le tout dans la "little hous"e de Sam a 08h30. L'ambiance y est rustique: un vieux poele, une vieille armoire remplie de bocaux plein d'herbes sechees, des instruments de musique, de vieux objets... Apres s'etre rassasies, nous allons au jardin. Il faut y arroser les fruits et legumes que nous mangerons plus tard. L'eau est pompee a meme un plan d'eau qui s'aseche de jour en jour. Cela fait des mois qu'il n'a pas plu une seule goute d'eau. J'apprends a reconnaitre les tomates, les brocolis, la sauge, le romarin, les melons, la rubarbe, les choux de bruxellesm la wheat grass, les trefles... J'arose, je beche, je plante, je desherbe, je ceuille des fleurs...

A 11h30 vient l'heure du "green shot". Nooonn, pitie, pas le green shot ! "Si, si, c'est tres bon pour la sante !" D'accord... Nous coupons donc l'herbe dans le potager et allumons grace a un generateur le mixeur. Je brois l'herbe et en sort un jus vert epais, visqueu e tiede. Green shot ! Berk... Mais il parrait que c'est bon pour ce que l'on a ! Comme recompense, nous avons ensuite droit de presser des pommes, carottes, celeri, betterave. Apres un green shot, le jus me parrait delicieux.

Sam parle beaucoup, me montre beaucoup de choses egalement et les journees filent a la vitesse grand V. Le midi, nous nous concoctons une "delicieuse" salade a base de feuilles des plantes du potager. Tres, tres tendre... ! Mais ca aussi, a ce qu'il parrait, c'est bon pour ce que l'on a. Lorsque cela ne suffit pas, nous faisons bouillir de la soupe sur un feu et mangeons un peu de pain avec du beurre stocke dans le "frigo". Le frigo consiste en une boite metalique posee sur le sol en beton a l'interier du hangar.

L'apres-midi, nous allons nous baigner dans l'etang aux nenuphares. Le sol est completement vaseux, l'eau maronasse mais il fait tellement chaud que j'y plonge tout de meme avec plaisir. Et le parfum des nenuphars vaut le detour. Mais, ce qui m'interesse surtout au bord de cet etang, c'est qu'il y en a un autre plus petit, juste a cote, auquel viennent s'abreuver les kangourous ! Ils me fascinent, je les ai observe pendant longtemps. Pour faire la cour a une demoiselle, le kangourou male vient gratter la queue d'une femelle. Celle-ci accepte ou refuse les avances du male par un mouvement de la tete. Quand un petit est trop grand pour etre encore dans la poche ventrale de sa mere mais qu'il s'alimente encore de son lait alors il met la tete dans la poche et tete. Pour se deplacer rapidement, ils sautent, le bruit qu'ils font en retombant est sourd et sec. Mais ils peuvent egalement marcher a 4 pattes, lorsque par exemple ils approchent doucement d'un etang. Leurs oreilles tournent a 360 degres, ce qui leur permet de gueter toute menace eventuellement sans avoir a bouger.

Au bord de cet etang, j'ai aussi le plaisir d'admirer des renards, des serpents, des perroquets aux couleurs vives... C'est un monde enchante que nous ne soupconnons pas lorsque nous sommes en ville. Un monde ou Sam vit seul.

Je lui tiens donc compagnie et l'ecoute me raconter ses histoires. Il faut etre patient, il en a tant qu'il ne s'arrete jamais. Il parle, parle et parle encore mais l'ecouter me demande une reelle concentration, alors parfois je decroche. Son anglais est un anglais d'australien: il articule peu, parle avec le nez et utilise des mots inconnus. Par exemple, tucker (prononce taca) veut dire food. Pourtantm il n'est pas australien, il est suisse. Il est arrive en Australie il y a maintenant 40 ans. L'ete dernier il est rentre dans son pays, cela faisait 39 ans qu'il n'avai pas vu sa famille. 39 ans... En Australie, il s'est marie, a eu deux enfants. Il a d'abord travaille dans les ordinateurs puis, il a ete chaufeur de taxi et finalement deratiseur. Sa femme l'a quitte. "Apres 27 ans de mariage..." Ses enfants etaient deja grands alors il est venu s'installe a Eagles Crossing, afin de vivre en comunion avec la nature et oublier cette vie qu'il avait construite et qui n'etait desormais plus la sienne.

Le monde d'aujourd'hui n'a plus aucun sens pour lui et il ne comprend pas les jeunes. Sa vie consiste en se nourrir, se baigner (et manger des roseaux), parler aux animaux, prendre soin de ses plantes et recommencer ainsi, tous les jours.

"Chaque jour est un cadeau dit-il." Car en plus du cancer qui lui troue la peau, il souffre d'une thrombose des veines profondes. Sa cheville gauche est 3 foi plus epaisse que celle de droite et sur le molet se dessine une grosse tache rouge violasse et grumeleuse d'une dizaine de centimetres de diametre. Ppur ne pas arranger les choses, il a egalement de l'eau dans les genoux ! Il touche donc une pension du gouvernement, pour infirmite. Pour arrondir ses fins de mois, il vend des pommes et le meme the que celui qu'il me fait boire le matin.

Le soir, a la nuit tombee et a la lueur d'une bougie, il aime jouer du didjerydo. Il pratique egalement le yoga et maitrise lart du shiatsu. Sam est aussi tres spirituel, il croit en la reincarnation. Il dit que dans ses vies anterieures, il devait etre femelle. C'est pour cela qu'aujourd'hui il est si sensible et si attentif aux choses de la vie. Peut-etre a-t-il raison... Mon esprit terre a terre ne me permet pas de partager tous ses points de vue mais ma curiosite me pousse a lecouter et a apprendre sur cette "culture" qui n'est pas la mienne.

La nuit tombee, nous regardons les etoiles et il me ramene a la "big house". Je monte dans ma mezzanine, me glisse dans mon sac de couchage apres avoir verifie qu'aucun insecte monstrueux n'y vait elu domicile et enfile mes boules quies. Je n'ai pas ose avouer a Sam que le bruit des souris et du vieux renard me terrorisait lorsqu'ils venaient piocher dans les pommes de terre stockees juste sous ma mezzanine, et que je ne preferrai ne pas les entendre...


Avec une journee de recul, je me rends compte que pour cette premiere semaine australienne je me suis fixee la barre un peu haute (mais sans le vouloir !). Je me dis que compare a ca, desomais tout va me parraitre facile, et c'est tant mieux car le meilleur est a venir.


Je viens de retrouver Louis et nous partons ce soir, en bateau pour la Tasmanie.


(Pour se faire une meilleure idee de ce que j'ai vecu, vous pouvez regarder les photos sur Facebook)

samedi 14 février 2009

Je suis loin, tres loin et il fait chaud, tres chaud !

Bonjour bonjour !
Et voila, je viens de passer ma premiere journee complete en Australie. Je ne suis pas completement remise du decallage horraire malgre la nuit de 12 heures que jai passe mais je garde bon espoir de madapter assez rapidement.
Voici mes premieres impression du moment: Melbourne est une ville completement desechee ! Il est ecrit partout de faire attention a leau, celle que lon boit, celle des toilettes, on me recommande meme de prendre ma douche en 4 minutes dans mon auberge... Et pour cause, lherbe est completement desechee, cest de la paille. Le vent qui souffle est tres chaud, jai la gorge seche en permanence et suis tout le temps une bouteille deau a la main.
Pour linstant je nai encore pas vraiment rencontre de personnes avec qui voyager, il faut dire quavec la tete de mort vivant que je me paye, je ne dois pas inciter tout le monde a la conversation ! Mais bon, jai quand meme discute avec 2 / 3 canadiens, mais avec qui visiblement je netais pas sur la meme longueur donde ! Non, hier soir je navais aucune envie daller descendre 10 pintes !
Je me suis deja fait mon petit programme des deux prochaines semaines. A partir de lundi je vais aller vivre chez un monsieur denviron 65 ans et laider a faire son jardin, planter des arbres, recolter des fruits, etc. Apparemment deux filles italiennes seront la en meme temps que moi. Et ensuite, je devrais retrouver Louis, un ami de Claire Lise pour aller en Tasmanie.
Les choses prennent forme petit a petit.
Je vous en dirai plus longuement un peu plus tard. La je vais aller faire un petit tour a la plage, admirer le couche de soleil !
Bises !

mercredi 11 février 2009

Ca y est, c'est parti

Dans une demi-heure je prends la voiture en direction de l'aéroport. Je lance ce blog. J'espère qu'il sera rempli de billets et de belles photos. J'essaierai de partager avec vous le plus possible mes aventures. Mes joies comme mes coups de blues.
Pour l'instant, départ aujourd'hui, mercredi 11 février, de Paris CDG à 21h05, arrivée à Melbourne vendredi matin à 06h35. Escales à Dubaï et Singapoure. 26 heures de vol.
Je ne vous cache pas qu'hier soir avant de me coucher, je ne faisais pas la fière avec mon petit coeur qui battait à tout rompre !
Aujourd'hui je suis plus sereine et ai hâte d'être en territoire australien !

A bientôt :)